La gestion de la ressource en eau en Bretagne

Le barrage de la Rance entre Saint-Malo et Dinard

Le 20 juin 2023, lors d’une session plénière du Conseil Économique, Social et Environnemental, la CLCV est intervenue sur le thème de la gestion de la ressource en eau :

En raison du mauvais état écologique des eaux de surface de la moitié est de la Bretagne et des pollutions dans les masses d’eau souterraines, la CLCV Bretagne a pris connaissance avec grand intérêt du plan du Conseil régional pour des actions de protection des ressources en eau, en quantité et en qualité, et en faveur d’une gestion équilibrée entre les différents usages (domestiques, agricoles, industriels).

Chaque produit, chaque service implique une consommation d’eau et peut être analysé en fonction de son empreinte eau. Par exemple, la production d’un kg de maïs exige 1 222 L d’eau contre 287 L pour les pommes de terre. Cet indicateur peut s’appliquer également à des personnes, des entreprises ou des institutions. Ainsi, si la consommation domestique d’eau potable par Breton est en moyenne de 120 L/jour, l’empreinte eau de chaque Breton pour l’achat de biens et services produits en France et à l’étranger dépassait, en 2018, 550 L/jour. La CLCV encourage donc le Conseil régional à intégrer cet indicateur dans son tableau de bord pour le suivi des politiques publiques.

Une trentaine de membres du collège des usagers non économiques du Comité de Bassin Loire-Bretagne, parmi lesquels le représentant de la CLCV, proposent un moratoire sur le financement public des retenues de substitution, plus communément appelées « bassines ». Au vu du contexte climatique (chaleur et sécheresse), la CLCV sera attentive aux décisions de la Région concernant des projets de création de retenues d’eau pour les secteurs agricoles et agroalimentaires, préjudiciables aux nappes phréatiques.

La CLCV est également alertée par les pollutions des ressources en eau, résidus de pesticides retrouvés dans l’eau potable et prolifération d’algues vertes dans les bassins versants. D’après le rapport de la chambre régionale des comptes, les nitrates, à plus de 90% d’origine agricole, sont responsables des échouages massifs d’algues vertes. Il est donc urgent de sortir du modèle de cultures et élevages intensifs, mais il faut également que la Région active des leviers de financement pour le renouvellement des réseaux d’assainissement vieillissants et mal entretenus qui sont, eux aussi, un facteur de pollution des rivières et des bassins versants.

En tant qu’association de consommateurs, la CLCV Bretagne déploiera prochainement une campagne d’information sur les économies d’eau et valorisera les écogestes que chaque ménage peut réaliser au quotidien. En effet, 20% du volume d’eau potable consommé par les ménages est actuellement utilisé pour les sanitaires. L’installation de systèmes de récupération des eaux de pluie dans les lycées pour les sanitaires est donc une démarche pertinente qui mériterait d’être généralisée. Les efforts d’économie d’eau que chacun doit faire supposent aussi que la qualité des réseaux de distribution devienne irréprochable.

Enfin, dans son plaidoyer en réponse au plan eau de l’État 6, la CLCV nationale promeut une tarification progressive de l’eau potable que trop peu de collectivités ont à ce jour mise en place. Cette tarification présente le double intérêt de donner à toutes et tous accès à la ressource tout en pénalisant les surconsommations, quels que soient les acteurs : particuliers, agriculteurs, industriels, collectivités.